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La Pologne à 50-50

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03.06.2025

La Pologne retenait son souffle dimanche soir, alors qu’au moment d’écrire ces lignes, le plus récent sondage de sortie des urnes donnait une courte avance pour la présidence au candidat national-populiste, Karol Nawrocki, explicitement soutenu par le gouvernement Trump, face au libéral Rafał Trzaskowski, pour lequel une majorité de dirigeants d’Europe ont sans doute (discrètement) croisé les doigts.

Encore un pays coupé en deux, à 50-50, entre des partis et des positions diamétralement opposés. Est du pays contre ouest, campagnes contre villes, conservatisme social contre libéralisme des mœurs, traditions religieuses contre séparation de l’Église et de l’État, etc. Un affrontement connu sous d’autres latitudes (et longitudes), mais particulièrement vif en Pologne.

D’un côté : une affirmation nationale au style cassant, un rapport ambigu à l’état de droit et à la séparation des pouvoirs, une admiration ouverte et revendiquée pour le « modèle Trump ». Un ton revendicatif, voire hostile, face aux empiétements perçus de l’Union européenne contre la souveraineté nationale. Et puis, ici comme aux États-Unis, un « débat » public de plus en plus voilé, enfiévré, enfumé par un rapport aléatoire à la réalité factuelle.

En face, côté libéral : la promesse d’un rétablissement de la séparation des pouvoirs, mise à mal par huit années (2015-2023) de régime « national-populiste » (parti PiS, Droit et Justice, sous la férule de Jarosław Kaczyński), de la poursuite de la « voie européenne », chère au premier ministre Donald Tusk........

© Le Devoir