menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Terreur, narcotrafiquants et dictature, ou le Salvador sous Bukele

5 0
16.05.2025

Sous la férule de Nayib Bukele, le Salvador est devenu l’exemple préféré de ceux qui prônent une répression sans nuances contre la criminalité. Mais ce prétendu « miracle sécuritaire » est un mirage dangereux menant vers un abîme fasciste. Le modèle du « bukelisme » (bukelismo) fascine une grande partie de l’Amérique latine ; on devrait plutôt s’en inquiéter.

Selon les enquêtes d’El Faro — le journal le plus respecté du pays — s’appuyant sur de nombreuses entrevues réalisées avec des leaders de cartels, ainsi que sur des sources au sein des forces policières et carcérales salvadoriennes, la paix relative observée découlerait d’une entente secrète conclue avec les principaux groupes criminels. Bukele tente de faire emprisonner les journalistes qui ont révélé cette entente, et passe ses journées à les attaquer sur les réseaux sociaux.

Plusieurs dirigeants latino-américains ont déjà été emprisonnés pour avoir passé de tels accords, y compris des anciens ministres salvadoriens. La paix négociée n’est pas une nouveauté ; la différence, dans le cas de Bukele, c’est que son entente fonctionne… pour le moment.

Une partie du pacte consisterait à laisser les cartels continuer de gérer leurs réseaux à partir des prisons, sans que leur richesse ou leur pouvoir soient affectés. En échange, ils doivent garder les taux d’homicides et de crimes violents à un niveau acceptable. Le chef de Barrio 18, l’un des deux cartels les plus puissants du pays, affirme même avoir directement fait partie de la stratégie électorale de Bukele en échange d’avantages en prison et de contrôle du marché de la drogue et de l’extorsion.

Les données indiquent que les exportations de drogue depuis le Salvador continuent d’augmenter, y compris pour la cocaïne. Tant que........

© Le Devoir