« Pourquoi il faut repolitiser l’héritage » : la démonstration éclairante de la philosophe Mélanie Plouviez
Dans l’Injustice en héritage, Mélanie Plouviez analyse le retour des inégalités du point de vue des transmissions matérielles, qui retrouvent des niveaux proches de ceux du XIXe siècle. La philosophe en appelle alors à « repenser la transmission du patrimoine ».
Maîtresse de conférences en philosophie sociale et politique à l’université Côte d’Azur, Mélanie Plouviez propose de rouvrir les débats sur les questions de l’héritage en explorant le corpus de textes du XIXe siècle qui interrogeaient les fondements de la propriété individuelle. Celle-ci ne devrait-elle pas ne concerner que le temps de l’existence ? Les temps de transition et des transmissions ne permettraient-ils pas d’orienter les héritages dans un souci du commun, dans le cadre d’assemblées délibératives ? La philosophe interroge le fait que le capital artificiel amélioré est transmis individuellement tandis que le capital naturel dégradé est lui transmis collectivement.
Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que nous sommes revenus à une « société d’héritiers » ?
Mélanie Plouviez
maîtresse de conférences en philosophie sociale et politique
Depuis les années 1970, le poids de l’héritage ne cesse de croître. Quand la part du patrimoine hérité formait en France 35 % du patrimoine total en 1970, il en constitue 60 % en 2010. Qu’est-ce que cela........
© L'Humanité
