Liem Hoang-Ngoc : "Le nouveau plan d'austérité de 40 milliards est une erreur majeure de politique macroéconomique"
Pour préparer les esprits à la douloureuse du budget 2026, le Premier ministre ressasse le diagnostic « objectif » martelé par la doxa : la France « manque de moyens » pour financer ses politiques publiques parce qu’elle « ne produit pas assez et ne travaille pas assez » et « dépense trop par rapport à ses recettes ». Augmenter les impôts et recourir à l’emprunt, comme le préconise la gauche, relèverait de « solutions de facilité ». Pour stimuler l’offre, il faut au contraire, dit-il, éviter de s’endetter, alléger la pression fiscale pour favoriser l’investissement, allonger la durée du travail et inciter les chômeurs et les seniors à travailler.
Le nouveau plan d’austérité de 40 milliards d’euros annoncé par François Bayrou pour 2026 représente pourtant une erreur majeure de politique macroéconomique. Alors que les économies de 50 milliards prévues en 2025 jouent déjà contre la croissance à l’heure où la conjoncture mondiale se retourne, accentuer l’austérité fera plonger l’économie française vers la récession. Contrairement à l’effet recherché, le taux d’endettement public augmentera car les recettes fiscales escomptées feront défaut.
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La Banque de France prévoit désormais une croissance limitée à 0,7 %, tandis que l’OFCE l’estime à 0,5 % en 2025, au lieu des 0,9 % prévus dans la loi de finances, bien en deçà du taux de croissance potentiel de l’économie, de l’ordre de 1,35 %. Dans ce contexte, © Marianne
