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Une enquête du Protecteur national de l’élève

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11.04.2025

Monsieur le Protecteur national de l’élève,

Nous vous interpellons aujourd’hui à propos d’une situation qui devient de plus en plus alarmante et qui est susceptible d’entraver le droit fondamental à une éducation de qualité pour l’ensemble des élèves : la diminution de la formation et des exigences ministérielles pour devenir une personne apte à enseigner au préscolaire, au primaire et au secondaire.

Nous constatons une dégradation de la situation depuis un moment déjà. Par l’entremise de tribunes variées, plusieurs d’entre nous ont tenté de sensibiliser le ministre de l’Éducation aux effets délétères potentiels sur l’apprentissage et la réussite des élèves.

Le gouvernement a franchi un seuil critique, voire inacceptable. Désormais, une personne sans formation en lien avec ce qu’elle enseigne et sans avoir suivi un seul cours en éducation peut enseigner.

Autrement dit, une personne qui ne possède aucune connaissance du développement des élèves, des approches pédagogiques favorisant les apprentissages, ni de la matière qu’elle enseigne a désormais le droit d’enseigner.

Pire encore, une personne détenant seulement une autorisation provisoire d’enseigner pourrait accéder à la permanence d’emploi, sans jamais avoir obtenu de diplôme reconnu en formation à l’enseignement.

Il y a des limites à ce qui peut être toléré pour résorber une pénurie de personnel, d'autant que de nombreux écrits scientifiques remettent en cause la croyance selon laquelle une réduction de la formation puisse réellement permettre de pallier une pénurie.

Accepterions-nous de confier un bistouri à une personne d’un tout autre secteur d’activité que la médecine? Tolérerions-nous que les plans d’une infrastructure de transport collectif soient dessinés par une autre personne qu’un ingénieur? N’importe qui s’y opposerait en s’indignant que la santé et la sécurité des personnes usagères seraient mises à mal!

Récemment, les décanats et directions de nos facultés et départements d’éducation ont réitéré l’incongruité de ce qui se passe actuellement dans le réseau. Nous appuyons leur démarche et la portons aujourd’hui à votre niveau d’autorité.

Concrètement, nous vous demandons d’entamer le plus tôt possible une enquête sur les exigences d’accès à la profession enseignante mises en place par le ministre de l’Éducation........

© Le Journal de Québec