La bonne occasion, ou des universités menacées comme refuges
Le refus de Harvard de se plier aux exigences de conformité idéologique du gouvernement Trump, qui instrumentalise le combat contre l’antisémitisme pour attaquer la liberté de recherche et d’enseignement ainsi que la sécurité des étudiants et des professeurs, a donné lieu à plusieurs réactions dans le milieu. Au Québec, Daniel Jutras, recteur de l’Université de Montréal, y trouve une bonne occasion de recrutement d’universitaires américains. Vu les attaques trumpiennes sur les universités aux États-Unis, ce serait le moment opportun de s’interroger sur les vulnérabilités des nôtres, au Québec.
Le cas de Columbia illustre bien ce qui se joue aux États-Unis. Pour le retour des 400 millions de dollars américains retirés par le gouvernement Trump, elle a accepté la présence d’« officiers spéciaux » ayant un pouvoir d’arrestation sur le campus, la révision de ses procédures d’admission (surtout en termes d’équité, de diversité et d’inclusion, ou EDI) ainsi que le placement des départements d’études moyen-orientales, sud-asiatiques et palestiniennes sous tutelle. Cela compromet l’intégrité de l’université en criminalisant les étudiants et tout sujet d’études ne correspondant pas à la vision suprémaciste blanche du gouvernement en place.
Or, ces enjeux ne se confinent pas aux États-Unis, puisque de tels dilemmes s’importent aussi de ce côté de la frontière : une université canadienne qui reçoit du financement états-unien........
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