«Négocier» par la cruauté
Il a suffi à Donald Trump d’une conférence de presse de 40 minutes pour renier plus de 70 ans de discussions de paix dans le conflit israélo-palestinien. La stupeur suscitée par son inhumaine proposition de déplacer de force tous les Palestiniens de Gaza a frappé jusqu’au sein même de l’entourage du président américain, dont le mépris pour le droit international et la plus élémentaire empathie ont franchi de nouvelles frontières mardi.
Le plus froidement du monde, Donald Trump a suggéré, aux côtés du premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, que les États-Unis prendraient « contrôle » de la bande de Gaza pour en avoir « possession à long terme » et y créer un « développement économique ». Une sorte de « Riviera du Proche-Orient », purgée des 2,2 millions de Gazaouis qui seraient chassés de chez eux vers les pays voisins.
Le fragile cessez-le-feu à Gaza et au Liban venait ainsi d’être instantanément torpillé. La solution à deux États répudiée, par un président américain statuant que l’approche des précédentes décennies « n’a jamais fonctionné et ne fonctionnera jamais ».
Benjamin Nétanyahou, en visite officielle à Washington, ne pouvait rêver mieux. Les Palestiniens, eux, ne pouvaient craindre pire.
Sous couvert d’une fallacieuse bienveillance, le président a même........
© Le Devoir
