Dans sa chronique « Vieillir mal », Nathalie Plaat vous demandait « Et si vous dressiez les contours culturels de votre génération, votre “d’où vous parlez”, vous raconteriez quoi ?» La rubrique « Des nouvelles de vous » donne à lire des extraits de vos réponses.

Très chère Nathalie, je suis une X de 54 ans, j’ai deux grandes filles et je suis en couple depuis 28 ans. Fille d’un pompier et d’une maman à la maison, j’ai grandi à la campagne. Je suis aujourd’hui prof à l’université. Une vraie prof, avec un doc et tout. Je suis une transfuge de classe ou, plus précisément, comme le dirait Jean-Philippe Pleau, une transclasse. Je navigue, heureuse et à l’aise, entre ma classe sociale première et celle que des études universitaires m’ont permis d’intégrer.

Je pense que mon aisance à naviguer vient du fait que je n’ai connu ni pauvreté ni défaitisme de la part de mes familles paternelle et maternelle quant à notre avenir. Au mien, en tout cas. Mes parents ont vivement encouragé les études. Mon père croyait autant en moi qu’en mon frère. Et c’est ma mère qui tenait les finances de la famille. Mon père était un féministe pour son époque.

Ma fille m’a fait lire Sorcières, de Mona Chollet. Quel privilège d’être la mère de cette jeune femme pleine de fougue et remplie d’indignation pour les injustices. Le vrai portrait de sa mère, à une autre époque. Mais, elle, elle répond à son père quand il est con… ce que je n’aurais jamais osé........

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