Je ne savais pas que je pouvais devenir libraire
Chaque mardi, Le Devoir offre un espace aux artisans d’un périodique. Cette semaine, nous vous proposons un extrait d’un texte paru dans LQ (Lettres québécoises), no 196 (printemps 2025).
J’ai grandi au sein d’une famille peu alphabétisée, qui ne valorisait pas la lecture. Enfant, je suis entrée dans la défunte librairie Sons&Lettres, un endroit où l’on pouvait se procurer des fournitures scolaires non disponibles à la pharmacie qui offre de tout, même un ami.
Je ne me souviens pas d’avoir remarqué les livres. Pourtant, je dévorais ceux de la bibliothèque scolaire, que je lisais la nuit, en cachette, grâce aux lampadaires extérieurs qui éclairaient doucement ma chambre.
Adolescente et jeune adulte, je fréquentais une chaîne de librairies pour me procurer cassettes et disques compacts, sans remarquer, encore une fois, les livres. Et pourtant, je lisais. Beaucoup. Les livres s’empruntaient à la bibliothèque et ne s’achetaient pas. Ces livres formaient des piles près de mon lit. Je ne savais pas qu’on pouvait lire dans une librairie.
Puis j’ai découvert l’ambiance et le café de la librairie Chapters. J’étais impressionnée qu’on puisse feuilleter des livres neufs en buvant du café. Il suffisait de faire attention à ne pas les abîmer. En bonne........
© Le Devoir
