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Le «Boléro» de 2025

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11.01.2025

Jamais je n’ai enterré une année en poussant un tel soupir de soulagement tout en sachant très bien qu’il est minuit moins une au royaume des licornes à deux pattes. Peu importe, une fois les blagues « wokes » des partys de Noël digérées, après avoir déballé mon calendrier de pompiers 2024 (!) (« Désolé, momz, j’avais oublié de te l’offrir Noël dernier »), les pots de caramel à la fleur de sel distribués et le traditionnel soufflé aux marrons disparu, je me suis plongée dans des lectures légères comme L’orgie capitaliste de Marc Dugain ou Et Nietzsche a pleuré du Dr Irvin Yalom. À la moitié du livre, le philosophe allemand qui a viré fou à force de lucidité n’avait toujours pas pleuré.

Entécas, j’ai retenu que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts (ou fous) et j’ai pu constater que vous êtes plusieurs à avoir reçu le mémo. Je n’ai jamais lu autant de textes d’opinion et de commentaires divers sur l’état de crise actuel dans le monde.

Certains proposent d’entrer en résistance, d’autres suggèrent davantage de résilience et moins de déni, certains souhaitent nous réveiller de notre torpeur ou parlent de notre fracture avec la nature.

Peu importe, en 2025, il semble qu’il y a ceux qui ont reçu le mémo et se sentent d’attaque, ceux qui l’ont vu passer et fredonnent le Boléro de Ravel et ceux qui ne savent pas qu’il y a un mémo.

Pour le Boléro de Ravel, il dure 16 minutes et on en démarre un toutes les 15 minutes quelque part dans le monde. « Nous baignons sur la planète dans un Boléro perpétuel », affirmait le biographe de Ravel à France Culture en 2018. Ce ver d’oreille peut aussi rendre fou.

Le psychiatre français Christophe André explique dans une vidéo récente que le débat classique entre les tenants de l’action psychologique — la voie du réconfort et du repli sur soi quand le monde va mal — et les tenants de l’action politique — si tu veux la paix, prépare la guerre — peut donner mal à la tête : « Non seulement l’état du monde est inquiétant, mais en plus, nos réactions à son chevet sont désordonnées et contradictoires. » Nous sommes écartelés entre le piège de l’égoïsme et celui de l’anxiété généralisée. Se........

© Le Devoir