Un analyste du monde universitaire et intellectuel ne peut qu’être frappé par l’attitude de plus en plus inconfortable de nombreux commentateurs qui se désolidarisent de la répression qui s’abat sur les campus aux États-Unis. Ainsi, une lettre d’Yves Gingras publiée le 7 avril dans Le Devoir appelle à la neutralité des chercheurs en passant sous silence le fait que plusieurs d’entre eux sont retenus et fouillés aux douanes américaines, tandis que d’autres sont arrêtés en pleine rue par des policiers cagoulés, puis envoyés en Louisiane, alors que d’autres encore sont effacés des pages Web de leurs institutions ou annulés des programmes de colloques où ils devaient présenter leur recherche. Face à cette « hystérisation », il faudrait éviter de vivre « un moment un peu dépressif » devant la réalité et plutôt « tenter de la comprendre ».

Or, Yves Gingras omet aussi de dire que plusieurs chercheurs universitaires ont honoré cette mission première et expliqué le phénomène des guerres menées contre les campus depuis 40 ans. Ils ont exposé de manière rationnelle avec de nombreuses preuves à l’appui que ces paniques morales — de la tyrannie du politiquement correct au........

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