L’espérance est un mal
Il faudrait bien s’activer un peu, qu’on se dit. Ça n’a vraiment pas de bon sens, c’est vrai. La dérive au gouvernement américain semble telle que ça nous écrase de désespoir. Notre voisin géant depuis toujours qui se réveille bruyamment semble impossible à ignorer, alors on en parle, on se demande quoi faire. On met le président américain en une de tous les journaux, tout le temps. On dénonce, on hausse le ton, même Trudeau ne semble plus vouloir en rester à l’élégance abasourdie, mais rien n’y fait, on en a pour quatre ans. Au moins…
Rien n’y fait, il faut accepter, un temps du moins, le désespoir. Il faut se résigner, mais pas nécessairement pour toujours, il faut s’abriter comme on peut, dans nos familles et nos cercles d’amis, dans nos petits engagements à l’épicerie aussi peut-être. Un abri à la tempête, c’est ce que nous offrait Dylan, rien de plus, et dans toute sa déprime et son hermétisme antimédiatique, anticélébration nostalgique de lui-même, il reste cette idée, pendant que la tempête gronde, il nous reste ce tout petit rien, une chambre au sec.
Dénoncer ne change rien. Ils ont voté pour lui, ces crétins. L’ultime aporie démocratique est........
© Le Devoir
