Le gouvernement n’est pas en phase avec les Québécois
Lorsque nous avons pris connaissance du projet de loi 84, la loi proposée visant à créer un programme « d’intégration nationale », nous avons été immédiatement frappés par l’absence de toute référence, autre que superficielle, à la communauté d’expression anglaise du Québec — et celle-là seulement dans les considérants non contraignants, et uniquement pour témoigner de respect envers les institutions de la communauté, pas envers ses membres, pas envers ses citoyens.
Nous n’étions pas les seuls à être frappés par ce trou béant dans ce texte fondamental. Notre absence du projet de loi laisse-t-elle entendre, comme certains le prétendent, que la loi ne s’appliquerait pas à nous ? Nous en doutons fortement.
Nous l’avons plutôt vu ainsi : notre communauté est exclue de la société québécoise. Le gouvernement ne voit pas de véritable place que nous pourrions occuper, soit en aidant à l’intégration des nouveaux arrivants ou en continuant d’apporter d’importantes contributions au Québec, comme le fait notre communauté depuis plus de 200 ans — dans les arts, la culture, la littérature, les affaires, le monde universitaire, les soins de santé, le leadership, l’architecture, la jurisprudence, la philanthropie, l’éducation, les sports.
Des groupes représentant des personnes d’origines ethniques diverses et comptant une multitude de francophones ont, l’un après l’autre, relevé cette omission........
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