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Face à l’actualité, notre devoir de mémoire

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04.03.2025

Quand j’étais au collège, dans le sud de la France, il était fréquent que viennent témoigner dans les classes les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale. Je me souviens de l’émotion suscitée auprès de mes camarades par Ange Ayora, un résistant aujourd’hui décédé. Son récit, terrible, avait provoqué des larmes et, surtout, la nécessité impérieuse dans le cœur de chacun que les événements qu’il avait évoqués ne se reproduisent plus.

Depuis quelque temps, et particulièrement à la suite du score retentissant de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) aux élections législatives, je me réveille avec un sentiment d’anxiété. Je repense à ces témoins du siècle dernier, aujourd’hui presque tous disparus, comme M. Ayora ou mon grand-père Joseph Blin, qui s’était engagé dans les Forces françaises de l’intérieur quand le fascisme envahissait l’Europe, comme c’est le cas dorénavant dans la Hongrie d’Orbán, dans la Russie de Poutine, dans l’Italie de Meloni et dans les États-Unis de Trump. Je pense à ces résistants et à leur travail de mémoire. Les collégiens qui étudient aujourd’hui l’histoire, quelle réflexion nourrissent-ils au regard de l’actualité ? Les larmes arrachées à l’écoute de la parole d’un vivant, peuvent-elles encore émerger de........

© Le Devoir