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Sur l’héroïsme

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07.03.2025

Il s’est dit beaucoup de choses sur l’art de tenir tête à un intimidateur. Il ne faudrait pas le laisser faire, il faudrait lui répondre, il ne faudrait pas s’en occuper ni se montrer faible. J’écoute les messieurs — car il s’agit surtout de messieurs — nous donner leur avis sur la manière dont on doit se montrer forts, et je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils font de la théorie politique à partir d’une image de chicane de gros bras dans une cour d’école. C’est souvent le premier contexte qui leur vient en tête lorsqu’il est question d’intimidation.

C’est que la manière dont Trump essaie de nous intimider, nous, des adultes, est une expérience tout à fait nouvelle pour bien des Canadiens. Mais je ne peux m’empêcher de penser, et encore plus depuis que les images de Zelensky à la Maison-Blanche ont fait le tour du monde, que cette dynamique n’a rien de nouveau pour bien des Canadiennes, qui, comme d’innombrables femmes partout dans le monde et à travers les âges, ont appris à survivre à un intimidateur dont elles sont dépendantes financièrement. À qui elles sont aussi liées par un ensemble d’obligations sociales, relationnelles et contractuelles, qui pose un réel danger pour leur sécurité matérielle et physique, et qui voit leur corps comme un territoire à conquérir, à piller ou à saccager, encore et encore. On est loin du concours de qui-pisse-le-plus-loin.

À la mi-février, l’ex-premier ministre Stephen Harper a fait une sortie remarquée. « Je serais prêt à appauvrir le pays pour ne pas être annexé », a-t-il avancé dans un événement à Ottawa — encourageant à demi-mot son........

© Le Devoir