Dans l’Okanagan, le silence flagrant de Poilievre
Pierre Poilievre a de nouveau attiré une foule nombreuse lors de sa visite dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique, samedi. Autour de 3000 personnes se sont présentées, trop nombreuses pour entrer dans l’entrepôt de Penticton où le chef conservateur tenait son rassemblement. Les centaines de personnes restées à l’extérieur étaient tout aussi bruyantes que celles qui avaient réussi à entrer, applaudissant et scandant les slogans familiers qui ont émaillé le discours d’une heure de M. Poilievre.
« Qui est prêt à abolir des taxes ? » Rugissement. « Qui est prêt à construire des maisons que vous pouvez vous permettre d’acheter ? » RUGISSEMENT.
Mais sous le bruit se cachait un silence tout aussi assourdissant : l’absence totale de référence aux changements climatiques.
Cette omission est tout aussi familière que les slogans de M. Poilievre, mais elle est particulièrement flagrante dans l’Okanagan. Au cours des cinq dernières années, les phénomènes météorologiques extrêmes ont frappé cette région plus durement que presque partout ailleurs au Canada.
En janvier 2024, une vague de froid sans précédent y a anéanti toute la récolte de raisins de cuve et quelque 90 % de la récolte de fruits à noyau. Cet épisode glacial s’est ajouté à des sécheresses estivales de plus en plus graves, qui ont entraîné une augmentation des infestations de ravageurs qui frappent maintenant toutes sortes de cultures. S’y ajoutent les feux de forêt : la fumée a ruiné jusqu’à 30 % du vin produit ici en 2021, et constitue désormais une menace permanente.
C’est le genre de catastrophes économiques auxquelles les conservateurs sont censés être sensibles : l’agriculture emploie 5000 personnes dans l’Okanagan et génère 200 millions de dollars de recettes annuelles directes. Des chiffres modestes comparés à ceux des vignobles, qui emploient 12 000 personnes et génèrent près de 4 milliards de dollars de revenus par an grâce aux ventes de vin et au tourisme.
Pourtant, ces menaces économiques ne sont rien comparativement aux risques pour la vie posés par l’augmentation des incendies et des........
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