Chronique de la domestication annoncée d’une éducation québécoise en péril
Le 17 mars dernier, jour de la Saint-Patrick, l’éducation québécoise s’est drapée d’un voile sombre, bien loin des festivités vertes et des trèfles porte-bonheur. Ce jour-là, une cacophonie médiatique a résonné, révélant les fissures béantes d’un système scolaire à la dérive, orchestrée par une main ministérielle aussi autoritaire que maladroite. Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, a voulu imposer un « temps d’arrêt national » pour traiter de l’intimidation, une initiative qui, loin de fédérer, a semé le chaos et la défiance.
À 9 h 45 précises, toutes les classes du Québec devaient suspendre leurs activités pour diffuser une vidéo où le ministre, tel un monarque éclairé, dispensait sa sagesse. Or, ce qui devait être un moment de civisme s’est mué en un symbole d’ingérence et de microgestion, critiqué par les enseignants, les syndicats et les directions.
Le fiasco fut retentissant. Des consignes tardives, des problèmes techniques, un manque criant de préparation : la machine ministérielle a trébuché sur ses propres ambitions. Las d’une charge de travail écrasante, nombre........
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