Pour une réponse adaptée à la stratégie de Trump
Malgré ses airs brouillons, Donald Trump n’improvise pas une seconde, croit le professeur Richard Ouellet. Le président suit une feuille de route tracée d’avance et exposée durant sa campagne électorale.
Le président des États-Unis fait de son imprévisibilité une arme de négociation avec ses vis-à-vis. L’annonce de tarifs contre toutes les importations d’acier et d’aluminium est la plus récente illustration de son usage sournois des droits de douane. Ce serait une erreur de croire que Donald Trump n’agit que par intempestivité. Trump a des objectifs clairs et une stratégie pour atteindre ces objectifs.
Une analyse du mémorandum America First Trade Policy, du calendrier électoral américain et de son fameux livre The Art of the Deal permet de mieux lire cette stratégie et d’y répondre adéquatement.
À la fois protectionniste et expansionniste, le président ne croit pas trop aux bienfaits du libre-échange. Il n’adhère pas aux théories de David Ricardo et d’Adam Smith et voit les partenariats économiques comme un jeu à somme nulle plutôt que comme une relation gagnant-gagnant. Pour lui, la balance commerciale négative des États-Unis avec un partenaire est une perte sèche pour l’économie américaine.
Dans la même veine, l’idée que les chaînes de production américaines dépendent d’intrants étrangers lui répugne. Que les États-Unis aient besoin de l’énergie, des ressources naturelles ou de produits non transformés venant d’outre-frontière est source d’insécurité nationale dans l’esprit du président. M. Trump veut revoir radicalement l’équilibre des échanges commerciaux mondiaux.
M. Trump veut montrer à l’électorat américain qu’il est un habile négociateur et qu’il peut tirer des gains nouveaux des relations entre les........
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