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On ne naît pas masculiniste, on le devient

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05.04.2025

Ce que montre la série britannique Adolescence et que nous refusons de regarder en face, c’est que la misogynie qui se répand sur les réseaux est un problème mortel. Et la question qu’elle pose est : pourquoi une telle passivité des adultes ?

Elle est morte, dit la psychologue chargée d’évaluer le garçon accusé du meurtre d’une camarade de classe. Jamie, est-ce que tu comprends ce que c’est, la mort ? Tu comprends que Katie est morte, qu’elle ne reviendra pas ? Que malgré tes dires sur elle, malgré tous tes reproches, elle est morte ? Et la personne qui l’a tuée lui a enlevé toute possibilité d’avoir un avenir ?

S’adressant au personnage de Jamie, la psychologue s’adresse à nous.

Si tout le monde parle, en ce moment, d’Adolescence, la minisérie britannique (Netflix) sortie en plein chaos trumpien, au moment où un groupe d’hommes riches et non élus est en train de décider de notre avenir collectif, c’est qu’il y a urgence.

Une urgence que traduisent les quatre épisodes filmés en plans-séquences dont la virtuosité, comme le flot effréné des actualités américaines, nous coupe le souffle. Comment continuer à respirer quand, dans une ville ordinaire, un garçon issu d’une famille ordinaire vient d’assassiner la fille qui a repoussé ses avances ?

Dès le premier épisode, la preuve est dévoilée. Le policier montre la scène captée par le système de surveillance. Un soir, au fond d’un stationnement, Jamie, 13 ans et le visage angélique, assassine Katie, une compagne de classe. Il la poignarde sept fois avec un couteau de cuisine. Voilà, c’est là. On le sait. La preuve est indéniable. Et pourtant, comment arriver à y croire ?

Le projet........

© La Presse