Se dirige-t-on vers une démocratie « artificielle » ?
Les campagnes électorales changent, et la récolte massive de données et l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle par les partis politiques représentent des périls pour notre démocratie, prévient l’auteur.
Avez-vous remarqué qu’il y a moins de pancartes électorales qu’autrefois ? Terminés les locaux électoraux qui avaient pignon sur la rue Principale et qui bourdonnaient d’activité militante. Votre vote est pourtant toujours aussi convoité par les partis politiques. Et pour l’obtenir, ils ne ménagent aucun effort. Ces efforts basculent toutefois de plus en plus du terrain réel vers le monde numérique.
De tout temps, l’un des principaux défis des partis en campagne aura été de « faire sortir le vote » le jour de l’élection. Ce serait même plus juste de préciser qu’ils souhaitent « faire sortir leur vote ». Bref, en campagne électorale, et c’est d’autant plus vrai lorsque le taux de participation est faible ou que le résultat dans une circonscription est serré, chaque vote déposé dans l’urne compte.
L’exercice de sortie de vote classique en faveur d’un candidat ou d’une candidate repose sur trois étapes importantes : 1) joindre l’électeur pour le convaincre de donner son appui, 2) bien identifier son choix partisan et 3) s’il nous appuie, s’assurer qu’il aille voter. Ça, ça ne change pas.
Ce qui a changé, c’est la manière et la portée des outils dont les partis disposent à l’ère de l’intelligence artificielle et du numérique. On insère maintenant votre nom dans des bases de données toujours plus grandes. Pour les nourrir, on cherche à........
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