Je ne consommerai point
Dans la grande valse-hésitation des menaces tarifaires et expansionnistes de l’administration Trump, nous vivons au Canada un ravivement patriotique d’une rare intensité.
D’un océan à l’autre, les Canadiens, qu’ils soient britanno-colombiens, québécois ou néo-brunswickois, réaffirment haut et fort leur appartenance à notre fédération en insistant sur les nombreuses singularités canadiennes qui nous distinguent de nos voisins du Sud.
Dans le contexte d’une guerre commerciale, les Canadiens sont aujourd’hui appelés à sanctionner la déraison américaine en utilisant l’une de leurs armes les plus redoutables : leurs dollars. À l’épicerie comme à la pharmacie, les consommateurs sont donc nombreux à rechercher la feuille d’érable (ou, chez nous, la fleur de lys) et à privilégier les produits conçus, fabriqués, assemblés et cultivés ici.
Mais si le geste anti-américain le plus significatif que pouvait poser le consommateur canadien n’était pas de consommer local… mais de ne pas consommer du tout ?
Au-delà de leurs automobiles, hydrocarbures et boissons gazeuses, les États-Unis s’affairent depuis bien longtemps à exporter aux quatre coins du monde une culture et un mode de vie glorifiant la consommation. Présentée comme un incontournable de........
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