Seriez-vous plus effrayé par un tigre ou une araignée ? La réponse de la science
Une vaste enquête a exploré nos réactions face à différentes espèces animales. Elle révèle que la peur des animaux ne repose pas uniquement sur leur dangerosité réelle. Les influences culturelles et sociales jouent un grand rôle. Explications.
Seriez-vous plus effrayé par un tigre ou une araignée ? Un ours noir ou une vipère du Gabon ? C’est en soumettant plus de 17 000 personnes à un questionnaire en ligne que des chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle ont cherché à mieux comprendre la biophobie, c’est-à-dire la peur des animaux et, plus largement, de la nature. Dans cette étude1, les scientifiques ont établi un classement des animaux les plus effrayants et analysé comment nos peurs sont influencées par des facteurs biologiques et culturels.
Le principe de l’expérience était simple : les participants devaient choisir l’animal qui leur faisait le plus peur parmi un couple d’animaux, un loup et un corbeau par exemple. Le test comportait 25 sélections successives et s’achevait par un choix final entre huit espèces aux profils variés, allant du tigre à la vipère du Gabon. Grâce à cet échantillon de plus de 17 000 réponses, les chercheurs ont pu dresser un tableau précis des peurs humaines.
Sans réelle surprise, les espèces réellement dangereuses ont suscité des réactions fortes. Le crocodile marin s’est imposé comme l’animal le plus effrayant, devant le lion et le cobra indien. « Les grands prédateurs provoquent des réponses de peur immédiates et intenses, ce qui est cohérent avec les théories évolutives », indiquent les auteurs. Mais l’étude révèle également des peurs bien plus irrationnelles…
Par exemple, les araignées et les serpents non venimeux, bien qu’inoffensifs pour l’humain, figurent parmi les espèces les plus redoutées. « Seulement 0,5 % des araignées sont venimeuses, et pourtant elles suscitent une angoisse intense », souligne l’étude. Certaines personnes ont déclaré craindre d’être « mangées » par les arachnides, ce qui n’est pas possible. De même, la pandémie de Covid-19, par exemple, a renforcé l’image négative des chauves-souris, ce qui pourrait expliquer leur classement parmi les animaux les plus redoutés de l’étude !
Ce phénomène s’explique en partie par des croyances culturelles et une transmission sociale de la peur. Les enfants, par exemple, sont plus enclins à redouter les arachnides, ce qui pourrait être dû aux réactions apeurées des adultes qui les entourent. Les chercheurs ont également relevé des variations géographiques en fonction des peurs. Par exemple, en Asie, où les scorpions et certains insectes sont........
© L'Humanité
