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Au procès de Nuremberg, en 1945-46, naît la juridiction pénale internationale

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12.07.2025

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En explorant les archives du «Journal de Genève» et de la «Gazette de Lausanne» (LeTempsArchives.ch), «Le Temps» revient cette semaine sur cinq grands événements historiques qui ont marqué la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945, il y a 80 ans cette année. Et ont très largement influencé le monde qui a suivi.

Nuremberg, cité bavaroise en zone d’occupation américaine depuis le printemps 1945, a marqué l’Histoire à plus d’un titre. Elle a été promue par Hitler comme «capitale idéologique» du IIIe Reich, et c’est entre ses murs que sont promulguées en 1935 les lois antisémites. Hautement symbolique, donc, qu’une décennie plus tard, alors que les dignitaires nazis doivent répondre de leurs actes devant la justice, la notion de crime contre l’humanité y soit introduite pour la première fois dans le droit international. Terminer une guerre en mettant en place un tribunal – qui s’appuie sur une masse de 700 tonnes de documents! – et en ouvrant une procédure judiciaire pour juger les dirigeants d’une puissance belligérante vaincue, est une manière de faire qui n’a pas de précédent avant 1945.

Dossiers du parti nazi au Centre de documentation de Berlin, Allemagne, examinés en vue d’une éventuelle utilisation lors des procès pour crimes de guerre à Nuremberg, 1947. — © IMAGO/140\_1691988 / IMAGO/GRANGER Historical Picture Archive

Le procès de Nuremberg, intenté par les puissances alliées contre 24 des principaux responsables du IIIe Reich, accusés de complot, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, se tient du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 et constitue la première étape de la mise en œuvre d’une juridiction pénale internationale. Cette dernière s’appuie sur les centaines de témoignages, particulièrement ignobles – comme ceux qui ont trait aux horreurs perpétrées dans les camps nazis ou à la tragédie d’Oradour-sur-Glane en juin 1944 –, déposés devant la Cour.

La procédure débute non sans faste, puisque United Press, dans la Gazette de Lausanne du 31 octobre 1945, décrit la salle en marbre du Grand Hotel qui «est devenue le centre de la vie nocturne nurembourgeoise. Un orchestre de soldats américains joue les airs à la mode. Les barmen servent inlassablement des cocktails «Procès», et les meilleures liqueurs du........

© Le Temps