La température monte à Washington
Mahmoud Khalil, résident permanent aux États-Unis, a été arrêté à New York la semaine dernière. Il risque maintenant l’expulsion du pays. Son crime ? Avoir été une figure de proue du mouvement étudiant pro-palestinien, à l’origine de manifestations pacifiques à l’Université Columbia en 2024. La veille de son arrestation, Donald Trump menaçait de supprimer 400 millions de dollars de financement à la célèbre institution new-yorkaise si elle ne contenait pas les mobilisations étudiantes — un droit pourtant protégé par le Premier Amendement de la Constitution.
Son arrestation a soulevé l’indignation dans les milieux militants et universitaires. Et pour cause : les mesures répressives de ce genre sont habituellement le propre des régimes autoritaires. Mais force est de constater qu’elles s’installent peu à peu dans un pays pourtant reconnu comme étant la plus grande démocratie du monde.
Dans La servante écarlate, Margaret Atwood écrivait qu’on ne reconnaît pas toujours le moment où une nation démocratique cesse d’en être une. Il n’y a pas de signal d’alarme retentissant, pas de frontière nette entre un régime encore libre et un État autoritaire. Tout se joue dans une série de petits changements progressifs, chacun semblant anodin en soi, mais qui, mis ensemble, forment une pente dangereuse.
« Rien ne change instantanément,........
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