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L’expérience unique d’une école publique multigenre au Chili

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01.04.2025

Tout change. Je suis arrivé au Chili plus tôt cette année, avec cette chanson en tête, Todo cambia, immortalisée par Mercedes Sosa. L’émotion était là, quelque part dans la cordillère des Andes.

Todo cambia. Je l’ai vu dans les rues de Santiago et d’autres villes du pays, avec ses pistes cyclables et ses comportements civiques face aux piétons. Je l’ai surtout vu chez les nouvelles générations et avec cette véritable révolution sexuelle prenant les traits de la diversité : couples lesbiens ou gais se tenant par la main en public, androgynie, choix d’une identité non genrée s’exprimant au grand jour. J’ai été surpris. Je dois l’avouer. J’avais quitté un pays, en 1992, qui était beaucoup plus conservateur sur ces questions.

Je l’ai été encore plus quand j’ai appris qu’une école publique de 1200 élèves, à Santiago, dans la municipalité (arrondissement) d’Independencia, se définissait par sa mission et dans son appellation officielle comme un « lycée multigenre ». Je suis allé à la rencontre de la directrice de cette école, Isabel Escribano Veloso. Je l’ai interviewée pendant une heure et demie, après quoi, le lendemain, j’ai fait le tour de l’école avec un professeur, Gumor Ignacio Castillo Fonseca. C’est une histoire et une expérience unique, au Chili et en Amérique du Sud, mais peut-être aussi pour l’ensemble du continent américain, et dans le monde.

L’histoire singulière d’une école primaire de jeunes filles, fondée en 1891, transformée avec le temps en lycée, toujours féminin, offrant des classes de la maternelle à la fin du secondaire. Isabel Escribano en devient la directrice en 2012. Son premier défi ? Sortir la Sainte Vierge de l’école ! Et prendre un nouveau virage........

© Le Devoir