Ils sont discrets. Ce sont ces gens que nous n’entendons pas, ou à peine. Tous les mots qu’ils disent nous apaisent, nous rassurent, nous rappellent quelque chose de rare. Est-ce un art de la délicatesse, des manières, une vision particulière ? Nous connaissons tous une ou deux personnes dans notre entourage qui, devant l’ensemble des vagues qui nous heurtent dans le contexte politique, sont comme des puits de lumière. On se demande pourquoi elles ne sont pas plus nombreuses. Pourquoi est-ce qu’on ne les entend pas plus souvent ? Ce sont les sensibles de ce monde, ce sont les veilleurs d’humanité.

Ce qui nous étourdit dans le discours public, ce qui nous impressionne, ce qui se veut des signes de force, de violence, de virilité, tout cela, ils n’en ont que faire. Ils passent entre ces signes, entre ces mots lancés bien hauts par de petits hommes, et ils les démolissent de leur silence. La politique ne semble pas être faite pour de tels êtres, et pourtant on aimerait tant qu’ils se........

© Le Devoir