Vendredi dernier, Mark Carney, fraîchement installé dans le fauteuil de premier ministre du Canada, a marqué son entrée en scène par un geste fort : la suppression de la taxe carbone. Une décision qui rompt clairement avec le gouvernement Trudeau. En tant que directrice du marché du carbone et actuellement en intérim à la direction générale de Coop Carbone, cette nouvelle m’a littéralement coupé le souffle. Et pour être honnête, elle m’a aussi plongée dans une profonde tristesse.

La crise climatique, elle me fait peur. Je gère mon écoanxiété en travaillant à temps plein à lutter contre cette crise. Pourtant, je sais que la plupart des gens ont accueilli cette annonce avec un simple « et alors ? ». Je comprends que tout le monde ne soit pas aussi engagé et investi à la cause, alors prenons le temps d’en parler.

« Et alors ? La taxe fédérale ne s’applique même pas au Québec ! »

En effet, le Québec dispose de son propre système de tarification du carbone, si stable et si pertinent que nous avons été exemptés du système fédéral. Alors, pourquoi s’émouvoir de la suppression de cette taxe ?

D’abord, parce qu’une molécule de gaz à effet de serre (GES) ne reste pas dans la province où elle a........

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