Rare analyste à avoir entrevu les victoires de Donald Trump en 2016 et en 2024 ainsi que sa défaite en 2020, Marie-Christine Bonzom a couvert sept présidentielles et cinq présidences aux États-Unis. À l’invitation du Devoir, elle pose ponctuellement son regard d’experte sur la politique américaine.

Il n’aura fallu que 52 jours pour que la cote de popularité de Donald Trump connaisse un sort semblable à celle de Joe Biden, le prédécesseur qu’il dénigre quotidiennement.

Les courbes des satisfaits et des mécontents de Trump se sont croisées le 12 mars, et la courbe des mécontents a pris le dessus.

Selon la moyenne des sondages tenue par l’agrégateur RealClearPolitics (RCP), le président républicain avait démarré avec 50,5 % de satisfaits et 44,3 % de mécontents. Une situation, certes, bien meilleure qu’au début de son premier mandat (43,8 % de satisfaits contre 44,5 % de mécontents), mais un niveau de popularité historiquement bas pour un chef de la Maison-Blanche à ce stade de sa présidence.

Biden, lui-même peu populaire, avait entamé son mandat avec 55,7 % de satisfaits et 36 % de mécontents. Il avait fallu attendre 215 jours pour voir les courbes se croiser, et celle des mécontents l’emporter. Biden commençait alors un purgatoire qui allait le maintenir sous la barre des 45 % de satisfaits jusqu’à la fin de sa présidence.

Actuellement, Trump est crédité de 48,8 % de mécontents et de 48 % de satisfaits, d’après la moyenne RCP calculée au 28 mars. Si plus d’Américains pensent que le pays est « sur la bonne voie » (43 % contre 26,3 % juste avant le scrutin de novembre), le mécontentement envers Trump s’exprime à propos de presque tous les dossiers sur lesquels RCP établit des moyennes de sondages.

La majorité des Américains sont ainsi mécontents de la politique étrangère de Trump (52,3 %). Surtout, la plupart désapprouvent son action dans deux dossiers ayant joué un rôle crucial dans sa victoire : l’inflation (54,2 %) et l’économie en général (51,6 %). C’est même la première fois depuis le début de sa carrière présidentielle que Trump fait autant de mécontents dans le domaine économique.

La lutte contre l’immigration illégale,........

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