Sous les pavés, les roses
J’ai trouvé à la friperie un livre de vieilles photos de Montréal. Trente ans de balades photographiques, dans un Montréal que je connais et qui m’a vue grandir. J’aime beaucoup cette ville, tantôt anonyme, tantôt importante. Cette ville belle et laide à la fois. Où plein d’erreurs d’urbanisme se font chaque décennie et où notre patrimoine se fait trop souvent avaler par des contremaîtres véreux ou des hommes d’affaires au soulier qui brille. La promesse d’un profit rapide détruit ce qui a parfois mis des siècles à se bâtir. Mais que Montréal soit un peu tout croche, variée et multiple est aussi ce qui fait son charme. Contrairement à New York ou à Paris et à toutes ces villes aux grands airs, ici, tu peux te contenter de la note de passage, ne pas trop chercher à être premier de classe, enfourcher ton vélo et partir en balade.
« Le peuple palestinien ne mourra pas. » Voilà le graffiti qu’avait trouvé sur son chemin l’auteur du livre de photos que je feuillette. C’était écrit noir sur pierres boulevard Saint-Laurent, et la photo est datée d’août 1982. Soupir. J’avais 6 mois. J’ai maintenant 43 ans et les mêmes graffitis sont encore nécessaires sur les pierres de ma ville. 43 ans que je vis, 43 ans que je vois le peuple palestinien mourir. J’ai relu dans la foulée du partage des chroniques de Foglia à la suite de sa mort un texte qu’il avait écrit en 2009, intitulé « Pauvre........
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