L’aide publique pour le développement international est une question de sécurité mondiale
Le financement de l’aide publique pour le développement international (APD) est en crise avec une réduction draconienne des sommes allouées par les pays riches aux pays en développement. L’APD existe pour réduire la pauvreté, améliorer l’éducation, la santé et les infrastructures et répondre aux crises humanitaires, et n’inclut pas les dépenses militaires.
Non seulement le démantèlement très médiatisé de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) est en cause, mais il y a aussi les réductions moins connues de plusieurs pays donateurs à l’APD. On recense une chute totale depuis 2023 de plus de 35 % de l’APD mondiale, qui est passée de 223 à 140 milliards de dollars américains, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et des compressions annoncées et prévues par plusieurs pays. Le Canada participe à cette tendance mondiale, avec une diminution de 8 à 5 milliards durant la même période (à peine un 1 % du budget fédéral canadien).
Les impacts sont sévères. À titre d’exemple, la seule disparition des fonds d’USAID, consacrés au volet de la santé mondiale (8 milliards de dollars américains l’an dernier) réduira directement de 50 % des budgets nationaux en santé de 10 pays parmi les plus pauvres. Selon le New York Times, la note de service d’un cadre d’USAID estimait qu’annuellement cette réduction causerait des impacts dramatiques : une augmentation de 166 000 personnes qui mourront de la malaria en Afrique par l’absence de traitements, 200 000 enfants qui seront paralysés par la polio à cause des compressions dans les........
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