Qui craint les universités ?
On en apprend souvent bien davantage sur un individu en lui demandant qui lui fait peur, plutôt que qui il admire. Et pour découvrir ces peurs, rien de mieux que de regarder de qui il cherche à se protéger. Donald Trump nous indique depuis quelque temps que les universités libérales américaines lui causent une bien grande frayeur. Sinon, on s’explique mal pourquoi il s’y attaquerait si brutalement en coupant les fonds fédéraux américains alloués à la recherche, voire en suspendant directement leurs financements, comme pour l’Université Columbia.
Bien entendu, Donald Trump n’avoue pas qu’il craint les universités, il invoque des prétextes, tous à peu près aussi crédibles que ces quantités faramineuses de fentanyl qui traverseraient la frontière canado-américaine. Dans le cas de Columbia, l’annulation serait une punition pour l’échec de l’université à protéger ses étudiants juifs lors des débordements des manifestations propalestiennes du printemps dernier. Si on conçoit mal, tout de même, comment appauvrir une université contribuera à la lutte contre l’antisémitisme, l’offensive du gouvernement Trump contre le monde universitaire ne se cantonne pas à Columbia. Comme le rapporte Ian Bogost dans les pages de The Atlantic, c’est toute la recherche américaine qui est plongée dans une importante crise en raison des radicales coupes trumpiennes.
Mais Donald Trump n’est pas le premier leader aux désirs autoritaires à prendre en grippe le monde universitaire. Pour se........
© Le Devoir
