L’auteur est historien, sociologue, écrivain et enseignant retraité de l’UQAC. Ses recherches portent sur les imaginaires collectifs.

Mes deux derniers textes dans ce journal m’ont valu plusieurs courriels. Certains mettent en cause ce qui leur servait de fondement : le constat d’un marasme dont nous souffrons. Je dois donc me livrer à un exercice ingrat : faire un rapide survol des maux de notre société.

Évitons un malentendu. Le Québec n’est pas une société en crise. Dans une société en crise, rien ne va plus. Ce n’est pas notre cas, il y a des choses qui vont bien et même très bien. Nous faisons néanmoins face à des problèmes sérieux. J’en présente des exemples en m’appuyant sur des études fiables et des témoignages crédibles.

Économie. Notre productivité est toujours anémique (« Pourquoi le Québec stagne-t-il pendant que le monde avance ? », La Presse, 17 février 2025).

Infrastructures. L’état des ponts, des routes, des écoles, des hôpitaux et d’autres édifices publics inquiète. Le « déficit de maintien des infrastructures » a doublé entre 2017 et 2023, passant de 17,6 milliards à près de 35 milliards. À eux seuls, les cégeps ont besoin de 300 millions pour leur parc immobilier. (« La détérioration s’accélère, l’inflation nous rattrape », La Presse, 9 juin 2023) ; le REM : sommes-nous encore capables de construire d’importantes infrastructures ?

Éducation. On relève un sous-financement des universités ; la moitié des équipements scolaires sont en mauvais état (la vérificatrice générale). Cependant, 400 millions ont été retranchés à leur entretien (« Plus de 400 millions de dollars retranchés à l’entretien des écoles du Québec », Le Devoir, 10 juillet 2024). Il........

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