Réveiller la ferveur québécoise (2). «Quelque chose comme un grand peuple»
Voici un plaidoyer candide qui fait appel aux élans de l’esprit et du cœur. Il suppose que plusieurs d’entre nous demeurent ouverts à l’engagement, au dépassement.
Jusque dans les années 1990, l’État-nation était le lieu principal du rêve et de l’action. Avec le néolibéralisme et la mondialisation culturelle, ce lieu s’est déplacé pour s’étendre à la planète. C’était une utopie à deux volets : économique et culturel. Elle ne concernait pas précisément le Québec, mais il y était inclus, comme bien d’autres et un peu malgré lui.
Le premier volet a échoué. Il devait placer les États dans l’interdépendance, il les a mis dans la dépendance. Il ferait lever tous les bateaux, il a engendré une caste d’ultrariches qui intimident les nations. Il a produit de nouvelles formes de criminalité, des migrations de la misère, des paradis fiscaux et un nouvel esclavage dans les pays pauvres. Il a aidé à l’émergence d’États autoritaires et corrompus.
Le dossier de la mondialisation culturelle est plus complexe. Elle a certes enrichi les cultures nationales en favorisant une ample diffusion de l’information, du savoir et des idées. Mais elle a aussi charrié des scories comme les réseaux sociaux et une culture infantilisante. Elle a contribué à répandre la désinformation et la polarisation. En ce sens, elle a rétréci les esprits.
Dans un cas comme dans l’autre, on est amenés à revenir à la nation.
Dans le premier volet de cette réflexion (© Le Devoir
