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Trop tard pour Patrick, trop lourd pour Amélie. Combien de fois encore allons-nous regarder ailleurs?

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16.05.2025

Quand un homme est tué alors que tout indiquait qu’il était en danger, peut-on encore parler de tragédie imprévisible ?

Patrick Synnott, père de famille, a été assassiné en janvier dernier. Sa fille Amélie, 13 ans, n’a plus de repères, plus de sécurité, plus de père. Ce drame aurait pu être évité. Ce qui est arrivé à Patrick n’est pas seulement une perte personnelle : c’est un échec collectif, celui d’un système trop souvent sourd aux signaux de détresse.

Patrick et ses voisins avaient appelé la police à plus de vingt reprises dans l’année précédant le meurtre. Vingt appels. Vingt occasions d’agir. Patrick parlait ouvertement de ses inquiétudes. Il ne s’est pas isolé. Il a espéré, jusqu’à la fin, que les choses s’arrangent. Il croyait qu’en février, quand le voisin menaçant allait perdre son logement, la situation allait enfin s’apaiser.

Mais il est mort avant.

Le voisin en question avait déjà été hospitalisé pour troubles mentaux, libéré malgré des idées délirantes persistantes, brièvement suivi, puis réhospitalisé pour quelques jours. Ensuite ? Rien. Son psychiatre l’a laissé repartir après un refus de traitement, sans réel encadrement. On a croisé les doigts, espéré que tout se passe bien… Et une vie a été brisée.

Aujourd’hui, il est détenu à l’Institut Pinel. Il pourrait être jugé non criminellement responsable.

Et c’est là que notre système révèle toute sa........

© Le Devoir