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Le pouvoir… nu

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21.03.2025

Au micro de Joe Rogan le 28 février dernier, Elon Musk a lancé la phrase la plus criante de vérité sur sa vision du monde et de la politique : « Nous avons un enjeu d’empathie suicidaire civilisationnelle. » Il citait là une idée popularisée par Gad Saad, un influenceur important de la droite-o-sphère — il cumule plus d’un million d’abonnés sur X — et professeur… à l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia.

« La faiblesse fondamentale de la civilisation occidentale, c’est l’empathie », ajoute Musk. Même s’il est important de « penser aux autres », Musk croit que l’empathie peut détruire la société.

Pour moi, la phrase est clé parce que l’empathie est l’un des thèmes qui revient le plus souvent dans les écrits des intellectuels qui ont tenté d’analyser les basculements vers le fascisme, le nazisme et les autoritarismes destructeurs du XXe siècle. « La mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et des plus révélateurs d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie », écrivait Hannah Arendt. « Il m’a fallu être témoin sans défense et impuissant de cette inimaginable rechute de l’humanité dans un état de barbarie que l’on croyait depuis longtemps oublié, avec son dogme antihumaniste consciemment érigé en programme d’action », racontait l’auteur juif autrichien Stefan Zweig dans Le monde d’hier, ses mémoires publiés en exil, en 1940.

J’ai déjà rappelé ici que le Rhinocéros d’Ionesco (1959) est une mise en garde sur le même thème, de........

© Le Devoir