Je rentre d’un séjour de quatre mois et demi aux États-Unis. Quatre mois au cours desquels j’ai assisté à la plus désolante dégradation d’un pays qui avait pourtant mérité, au fil des décennies, respect et admiration. Sur le terrain, en dehors du regard des caméras, tout se dégrade : le climat social, la culture politique, les institutions démocratiques, le moral des gens ordinaires.

Les médias signalent à quel point le locataire de la Maison-Blanche met en péril les fondements mêmes de la démocratie en défiant l’état de droit. Ils peuvent moins rendre compte des vicissitudes du quotidien, des désillusions des gagne-petit, des inquiétudes de tous ces vétérans qu’on honorait jadis mais à qui on supprime maintenant des soins médicaux, des services de base et, bientôt, leur allocation. De l’inquiétude croissante de plusieurs quant à leur emploi, aux services qu’ils reçoivent de moins en moins, au coût de la vie qui augmente, à la sécurité de leur pays.

L’opération confiée au multimilliardaire Elon Musk ne consiste pas seulement à assainir les finances de l’État ; elle vise aussi la purge des opposants au credo MAGA (Make America Great Again), rien de moins qu’une lutte idéologique contre le progressisme et les valeurs sur lesquelles les États-Unis se sont établis au fil des siècles. Un autoritarisme sévère s’installe, qui menace les libertés les plus fondamentales d’opinion, d’expression, d’information.

La presse constitue une cible........

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