Les slogans épouvantails
L'Association des avocats de la Défense réagit aux propos du ministre Simon Jolin-Barette qui a qualifié récemment les peines à domicile de « peines Netflix ».
L’Association des avocats de la Défense de Montréal tient à réagir à votre récente déclaration dans laquelle vous qualifiez les peines d’emprisonnement dans la collectivité de « peines Netflix ».
Cette terminologie réductrice, bien que politiquement percutante, est un dangereux raccourci qui alimente une rhétorique populiste risquée. À une époque où les institutions démocratiques sont constamment attaquées par des discours simplistes et polarisants, il est impératif de défendre une justice fondée sur les faits et le droit, plutôt que sur des slogans « épouvantails ».
Présenter la peine d’emprisonnement dans la collectivité comme une simple indulgence plutôt que comme une sanction rigoureuse et encadrée, ayant pour objectif la réhabilitation et la lutte contre la surpopulation carcérale, nourrit une méfiance injustifiée envers notre système de justice. Cette approche ne protège ni les victimes ni la société, mais contribue à diviser l’opinion publique au lieu de l’informer.
Une peine d’emprisonnement dans la collectivité n’est ni une absolution déguisée ni une échappatoire pour les délinquants.
C’est une sanction privative de liberté,........
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