Ici, on s’entend bien
Pour Ken Dryden, personne n’a le pouvoir de définir qui sont les Canadiens. C’est à eux de décider ce qu’ils veulent être.
C’est une période difficile pour le pays. C’est aussi une bonne période. Difficile à cause des tarifs douaniers, des discussions sur l’annexion et d’autres incertitudes quotidiennes. Bonne parce que, face à ces défis, nous avons rapidement appris que nous devons les affronter ensemble.
Les provinces, les territoires, les régions historiquement définies par leurs différences – langue, culture, religion, race – ont découvert que nous avons beaucoup plus en commun que ce qui nous divise. Beaucoup plus que nous ne le pensions. Notre récente victoire à la Confrontation des 4 nations contre les États-Unis ne nous a pas donné notre fierté, elle nous a donné l’occasion d’exprimer la fierté que nous ressentons déjà.
Nous aurons besoin de tout ce Canada et plus encore ces prochaines années.
Cela fait moins d’une semaine que les élections fédérales ont été annoncées, mais déjà nos principaux partis semblent aveugles à cette réalité. Ils diffusent des publicités agressives, comme s’ils ne savaient pas quoi faire d’autre, des publicités qui auraient pu sortir de la dernière élection américaine. Des publicités qui ont du sens pour les partis politiques, mais qui empoisonnent la relation entre la politique et les gens.
Nous, en tant que Canadiens, n’avons pas besoin de savoir ce que les partis pensent les uns des autres. Nous avons besoin de savoir ce qu’ils pensent du Canada.
Nous ne sommes pas intéressés à entendre parler des « valeurs libérales », des « valeurs conservatrices » ou des « valeurs du NPD ». Nous voulons entendre parler des « valeurs canadiennes ». Pourquoi le Canada est-il important ? Pourquoi le monde serait-il un endroit moins bien si nous n’existions pas ? Les partis doivent nous dire ce qu’ils croient, et croient profondément, à propos du pays qu’ils demandent à diriger, afin qu’après l’élection de l’un d’entre eux, quand il se retrouvera face à d’autres dirigeants mondiaux, mis à l’épreuve, pris de court, frappé au nez, nous sachions qu’ils ont la volonté et la colonne vertébrale nécessaire pour se battre pour ce qu’il y a de mieux en nous. Trois fois dans l’Ô Canada, nous........
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