Les Canadiens sont plus que de « petits Américains »
Plaidoyer pour que le Canada se définisse comme une véritable fédération plurinationale pour tenir tête à son voisin américain
Avec les menaces d’annexion du Canada formulées à répétition par Donald Trump, le débat sur les fondements de l’identité canadienne est revenu à l’avant-scène. Dans la campagne électorale fédérale qui se déroule actuellement, on assiste même à une surenchère nationaliste entre les principaux partis.
Le slogan conservateur évoque le « Canada d’abord » alors que les libéraux insistent sur un « Canada fort ». De son côté, le Bloc québécois invite les électeurs à choisir le Québec.
La crainte des États-Unis semble avoir ravivé un sentiment d’attachement au Canada qui s’était étiolé ces dernières années. En réaction à l’imposition de tarifs commerciaux, cela se manifeste dans la vie de tous les jours par un boycottage des produits américains.
Il est vrai qu’en temps de crise, on observe généralement un effet de ralliement. Les anglophones appellent d’ailleurs avec justesse « rally around the flag effect » cette solidarité de la population pour faire face à une menace.
La résurgence d’un nationalisme canadien coïncide également avec le retrait de la vie politique de Justin Trudeau. Dès son arrivée au pouvoir en 2015, il avait partagé sa conception de l’identité canadienne. Dans une station de métro, avec Patrice Roy, il avait ainsi précisé sa pensée : « Au Québec, on comprend qu’il y a une identité forte qu’on a défendue depuis des centaines d’années. À laquelle on ajoute une belle diversité […], une culture québécoise plus ancrée que ce que l’on retrouve au Canada anglais […] où il y a déjà tellement de variété, il n’y a plus de mainstream au Canada........
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