Comment une dictature s’installe à la Maison-Blanche
Juste avant l’investiture de Donald Trump, je soulignais sur ces plateformes1 un retour de sa présidence-spectacle en m’inquiétant qu’il se ferait peut-être sous le signe de la tragédie, en brandissant le spectre du fascisme. Je soulignais qu’il faudrait encore s’attendre à de l’imprévisibilité du personnage. Alors que nous en sommes au bout du premier mois de son second mandat, force est de constater que mon pronostic, s’il semble avoir dans l’ensemble visé juste, n’avait pas suffisamment pressenti le traitement choc que Trump infligerait à la gouvernance américaine et que la parenté idéologique avec le fascisme n’était pas un leurre.
Dès les premiers jours, l’administration Trump a effectivement fait flèche de tout bois avec un nombre record de signatures de décrets présidentiels pour des sujets controversés et majeurs, comme l’abolition du droit de citoyenneté du sol. Les décrets les plus problématiques ont pu être bloqués temporairement par des jugements de cours d’État et fédérales, en attendant que ces décisions soient elles-mêmes contestées par l’administration Trump devant la Cour suprême.
La stratégie mise en œuvre par Stephen Miller, chef de cabinet adjoint de la Maison-Blanche chargé de la politique, consiste à « inonder la zone » (flood the zone, en anglais)........
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