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« Thales était à la recherche de motifs pour justifier un licenciement » : comment le géant de l’armement s’est attaqué à une lanceuse d’alerte

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01.08.2025

Le groupe français Thalès aurait tenté d’étouffer un scandale de « corruption » et de « trafic d’influence » en licenciant une salariée lanceuse d’alerte sous un faux motif, révèle le média spécialisé « la Lettre ». Cette dernière avait dévoilé comment l’entreprise d’aéronautique aurait infiltré les Nations unies pour glaner des contrats.

L’affaire détonnait de par l’ampleur des institutions concernées : le géant français de l’armement et de l’aéronautique Thales d’un côté, les Nations unies (ONU) de l’autre. Le média spécialisé la Lettre, appuyé par des révélations de Mediapart, dévoilait fin 2021 que l’entreprise a infiltré les plus hautes sphères de la diplomatie mondiale. Au centre de ce scandale : Philippe Schifferling.

Officiellement dépêché par la France au bureau onusien de New York, l’ancien militaire était secrètement rémunéré par Thales. Intégré au service chargé de l’informatique, des télécoms et de la sécurité des missions de maintien de la paix de l’ONU (ICTD), Philippe Schifferling a transmis hebdomadairement des informations sur des marchés en cours d’élaboration et a modifié des appels d’offres en faveur de Thales.

L’imposture avait été dénoncée par une cadre du constructeur en 2019, amenant à une enquête interne. La lanceuse d’alerte avait par la suite alerté l’Agence française anticorruption, qui avait demandé à ce qu’une enquête soit ouverte par le Parquet national financier en 2021.

Les motifs retenus étaient alors des suspicions de « corruption » et de « trafic d’influence ». Près de cinq ans plus tard, la Lettre dévoile que cette lanceuse d’alerte a été licenciée sous un faux motif afin de la faire........

© L'Humanité