« Un médecin pour la paix » de Tal Barda : la réalité de Izzeldin Abuelaish, médecin à Gaza
Dans un documentaire autobiographique, le médecin palestinien Izzeldin Abuelaish livre le récit de son combat pour la paix. Enfant de la deuxième génération après la Nakba, il n’a jamais cessé de porter l’espoir de la réconciliation malgré les crimes de guerre commis par Israël qui ont anéanti sa famille.
La réalisatrice d’« Un médecin pour la paix », Tal Barda, filme Izzeldin Abuelaish lors de son retour à Gaza en 2021. Le gynécologue palestinien, comme chaque année, s’y rendait pour se recueillir sur la tombe de ses filles et de sa nièce exécutées par l’armée israélienne. Suivre son pèlerinage dans les rues de Gaza, c’est déjà redécouvrir cette ville vivante désormais en ruines et retracer toute l’histoire de cet homme depuis sa naissance dans le camp de réfugiés de Jabaliya jusqu’à son exil au Canada. Complété par des images d’archives, le témoignage d’Izzeldin Abuelaish s’ancre dans l’histoire longue du conflit israélo-palestinien, quand les films et photos de familles servent son discours poignant pour la paix.
Ce documentaire est adapté de votre livre « Je ne haïrai point. Un médecin de Gaza sur les chemins de la paix ». Pouvez-vous rappeler les conditions de son écriture ?
J’ai commencé l’écriture de mon livre en 2006. Mon entourage m’encourageait à raconter mon histoire. Celle d’un enfant né dans le camp de réfugiés de Jabaliya et devenu le premier gynécologue palestinien autorisé à exercer dans un hôpital israélien. Il s’agissait de transmettre un message de réussite au peuple palestinien. Mais, le 16 janvier 2009, l’armée israélienne a visé ma maison à Gaza. L’attaque a tué trois de mes filles et ma nièce.
Après leur assassinat, j’ai repris mon projet d’écriture avec la volonté de sensibiliser le monde à l’histoire de mon peuple. Aujourd’hui, avec ce film, je souhaite porter un message rassembleur : les Palestiniens sont des gens comme les autres. Nous sommes pleins d’espoir, de projets et de rêves. Nous aimons la vie, nous nous soucions d’elle et nous voulons réussir. Nous vivons dans un monde où règnent la haine, la violence, le racisme, la........
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