Plastique partout, santé nulle part, alertent le CNRS et l’Inrae
Une étude rendue publique le 23 mai par les deux grands organismes de la recherche publique française pointe, sous l’angle agricole et alimentaire, les lourdes menaces que fait peser l’usage des matières plastiques sur notre environnement, notre subsistance et notre santé.
Ce n’est, hélas, pas faire preuve d’alarmisme que d’affirmer que l’étude publiée conjointement vendredi 23 mai par le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et l’Inrae (Institut national de la recherche agronomique et environnementale) est particulièrement inquiétante.
Sur la base d’une large revue de 4 500 publications scientifiques par un groupe de 30 experts français et européens, elle montre que la pollution plastique est partout, depuis l’air que l’on respire jusqu’au cœur de nos cellules, en passant par les sols censés nous nourrir, avec des conséquences néfastes sur toute chaîne du vivant – dont l’humain est le maillon final. Elle montre aussi qu’il sera très difficile, sinon impossible, de se débarrasser de cette contamination universelle, et que les solutions actuelles pour la réduire sont peu opérantes.
La base de ces constats est pourtant restreinte, puisqu’il s’agissait d’étudier les plastiques utilisés dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, qui représentent seulement 20 % des 6,4 millions de tonnes de ces matières consommées en France. Sur ces 1,3 million de tonnes, 91 % servent à l’emballage des aliments et boissons et 9 % vont aux usages agricoles. Autrement dit, les supermarchés nous vendent avant tout du plastique, y compris dans les rayons alimentaires : ce n’est pas vraiment une surprise.
Ce qui l’est un peu plus c’est que, quand on se penche en amont sur les usages agricoles, on découvre que le plus gros consommateur de plastique est le secteur de l’élevage (73 %), essentiellement pour la conservation des........
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