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Pour calmer l’agriculture intensive, le gouvernement s’attaque aux haies et hypothèque la biodiversité

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04.02.2025

Alliées indispensables des fermes et de la biodiversité, ces clôtures végétales sont la cible des critiques d’une partie des syndicats du secteur. En choisissant d’alléger les réglementations dans son projet de loi d’orientation présenté au Sénat ce mardi, le gouvernement prend le risque de voir s’accélérer leur disparition.

Elles façonnent depuis des siècles la mosaïque des bocages, serpentant entre les parcelles. Indispensables aux campagnes et caractéristiques des paysages ruraux, les haies sont pourtant aujourd’hui menacées. Selon l’Office français de la biodiversité, les régions bocagères ont perdu environ 70 % de leurs haies en mètres linéaires depuis les années 1950.

Est-ce ce constat qui a conduit le gouvernement à légiférer sur ces délimitations faites d’arbres, d’arbustes et de ronces ? Au lendemain des premières manifestations de la colère paysanne, il y a un an, le gouvernement Attal et son ministre de l’Agriculture d’alors, Marc Fesneau, s’étaient en effet fendus d’un projet de loi pour répondre aux difficultés des agriculteurs, dédiant un article entier à ces murs de verdure. Non pour les protéger, mais pour alléger les sanctions en cas de destruction.

La loi prévoit ainsi de simplifier les réglementations qui encadrent l’entretien et l’arrachage de haies. Celles-ci dépendent en effet aujourd’hui de plusieurs textes. Des plans locaux d’urbanisme, spécifiques à chaque commune. Mais aussi du Code de l’environnement, qui interdit la destruction d’habitat d’espèces protégées, ainsi que de la politique agricole........

© L'Humanité