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Racisme : trente ans après, le souvenir du meurtre de Brahim Bouarram un 1er mai

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02.05.2025

Le 1er mai 1995 à Paris, Brahim Bouarram, jeune marocain de 29 ans, est tué par un militant d’extrême droite. Rassemblement et dépôt de gerbe sont organisés, le 1er mai, pour commémorer ce meurtre raciste sur fond d’homophobie.

C’était il y a trente ans, en 1995. Le Front national (FN), qui a recueilli 4,5 millions de voix au premier tour de l’élection présidentielle quelques jours plus tôt, défile dans les rues de Paris à l’occasion du 1er mai. Sur les quais de Seine, en contrebas du pont du Carrousel, où s’agitent des militants d’extrême droite, des drapeaux tricolores et des pancartes à l’effigie de Jean-Marie Le Pen à la main, un jeune marocain de 29 ans attend une amie. Il s’appelle Brahim Bouarram. Arrivé en France à l’âge de 10 ans, il est père de deux enfants, et travaille dans une épicerie du quartier des Halles.

Un peu avant midi, quatre fascistes s’écartent du cortège et fanfaronnent, bien alcoolisés. L’un d’entre eux pointe du doigt les berges, les trois autres descendent et s’approchent de Brahim Bouarram. C’est sur cette partie des quais, réputée pour être un « lieu de drague homo », que l’un des militants crie aux passants : « Menaces sidaïques ! » Quelques minutes plus tard, sous les yeux de ses acolytes, Mickaël Fréminet jette Brahim Bouarram à l’eau. La Seine est en crue, son courant est puissant, et le jeune homme, qui ne sait pas nager, se noie dans ses flots denses. « On l’a foutu à l’eau », glisse l’un des militants d’extrême droite, qui regagnent la manifestation et repartent chez eux à Reims (Marne) le soir même, dans un bus........

© L'Humanité