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Astrophysique : « Les astéroïdes comme Bénou sont de véritables capsules temporelles »

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04.03.2025

Le vaisseau spatial OSIRIS-Rex de la NASA a exploré l’astéroïde Bénou. Il y a prélevé des échantillons de poussière noire et les a rapportés sur Terre. Ils ont été analysés par deux équipes internationales qui viennent de publier leurs résultats dans Nature et Nature Astronomy. Guy Libourel, professeur de cosmochimie à l’Université Côte d'Azur (UniCA, Nice), et au laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d'Azur, est co-auteur de l’étude publiée dans Nature sur l’analyse d’échantillons de l’astéroïde Bénou (Bennu, en anglais). Entretien.

Quelle est la portée scientifique de l’analyse des échantillons de l’astéroïde Bennu, rapportée par la mission OSIRIS-Rex et publiée dans Nature ?

La mission OSIRIS-Rex de la NASA, qui a rapporté des échantillons de l’astéroïde Bennu sur Terre en septembre 2023, représente une avancée scientifique majeure dans notre compréhension du Système Solaire et de l’origine de la vie. L’analyse de ces échantillons, dont les premiers résultats ont été publiés dans la revue Nature, offre en effet des perspectives uniques sur la composition des astéroïdes les plus primitifs et sur les processus qui ont façonné notre Système Solaire.

L’analyse d’échantillons de l’astéroïde Bennu par microscopie électronique et spectrométrie de masse a révélé, outre une minéralogie riche en minéraux hydratés (comme des serpentines et argiles), la présence d’une diversité de sels minéraux, incluant carbonates, phosphates, sulfates, chlorures et fluorures de sodium, dispersés dans la matrice des échantillons.

Cette séquence minéralogique et la découverte inédite de carbonate de sodium dans un contexte extraterrestre témoignent d’une altération aqueuse par des saumures (eaux riches en sels dissous). Ces dernières ont vraisemblablement circulé dans le corps parent de Bennu, précipitant les sels observés lors de leur évaporation, par un mécanisme analogue à celui observé dans les environnements évaporitiques terrestres ou comme dans les marais salants.

Cette découverte suggère que des processus similaires ont pu opérer au sein d’autres corps célestes comme........

© L'Humanité