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Elsa Foucraut et Mélissa-Asli Petit : « Le système de retraite amplifie les inégalités femmes-hommes »

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15.12.2025

Notre modèle social est encore trop fondé sur la famille nucléaire hétérosexuelle, au sein de laquelle l’homme touche le plus gros salaire tandis que la femme assure l’essentiel des soins aux enfants, rappellent la sociologue Mélissa-Asli Petit et la consultante Elsa Foucraut. Dans le rapport sur le « coût d’être retraitée » qu’elles viennent de réaliser pour l’Observatoire de l’émancipation économique de la Fondation des femmes, en partenariat avec Vives média, elles soulignent les conséquences de ces trajectoires sur les fins de carrière.

Au-delà du constat, elles formulent des propositions pour mieux prendre en compte les effets de la maternité, de la monoparentalité, ou des temps partiels sur le calcul des pensions. Cela passe par une revalorisation des métiers féminins mais aussi par une compensation financière de « l’aidance » quand les femmes réduisent leur temps de travail pour s’occuper de leurs proches. Les autrices suggèrent ainsi d’adosser à toute future loi sur les retraites une réforme ambitieuse en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes sur le marché du travail, ce qui, in fine, atténuerait, voire supprimerait les décotes qu’elles subissent sur leurs pensions.

Vous dressez une histoire longue des réformes de la retraite pour les femmes. Quelles en ont été les principales étapes ?

Elsa Foucraut : La Sécurité sociale est créée en 1945, dans une société patriarcale organisée autour de la famille mononucléaire basée sur l’homme qui rapportait de l’argent pendant que la femme s’occupait des enfants. L’assurance retraite a d’abord cherché à compenser l’inactivité...

Notre modèle social est encore trop fondé sur la famille nucléaire hétérosexuelle, au sein de laquelle l’homme touche le plus gros salaire tandis que la femme assure l’essentiel des soins aux enfants, rappellent la sociologue Mélissa-Asli Petit et la consultante Elsa Foucraut. Dans le rapport sur le « coût d’être retraitée » qu’elles viennent de réaliser pour l’Observatoire de l’émancipation économique de la Fondation des femmes, en partenariat avec Vives média, elles soulignent les conséquences de ces trajectoires sur les fins de carrière.

Au-delà du constat, elles formulent des propositions pour mieux prendre en compte les effets de la maternité, de la monoparentalité, ou des temps partiels sur le calcul des pensions. Cela passe par une revalorisation des métiers féminins mais aussi par une compensation financière de........

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