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Pour un nouveau pôle public bancaire : libérons-nous des marchés financiers...

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18.04.2025

2,1 milliards. C’est le recul du budget, déjà insuffisant pour atteindre les objectifs des Accords de Paris, alloué au ministère de la transition écologique par le gouvernement de François Bayrou en 2025. Car, dans l’ordre des priorités de l’exécutif, l’urgence environnementale ne pèse rien face à l’urgence supposée de réduire le déficit public et de contenir la dette publique.

Pourtant, le montant de la dette publique, française ou non, n’est pas un problème per se. L’Argentine a fait défaut sur sa dette à 90 % de son PIB, alors que le Japon est aujourd’hui considéré comme stable bien qu’endetté à hauteur de 250 % de son PIB. Imaginez qu’un État doive 100 000€ à un taux de 20 % et sur une durée de 10 ans. Imaginez maintenant que ce même État doive 100 000€, mais cette fois-ci sans intérêt à régler et sur une durée de 50 ans. La question n’est pas de savoir si l’État est endetté. La question est de savoir sous quelles conditions il l’est.

La logique de fonctionnement du circuit du Trésor

La France n’a pas toujours été dépendante des marchés financiers pour se financer. Pendant plusieurs décennies, elle a pu couvrir une part importante de ses investissements et de ses dépenses courantes sans recourir uniquement à l’impôt ou à l’emprunt classique. Ce système, appelé circuit du Trésor, a fonctionné du milieu des années 1940 jusqu’aux années 1960.

À cette époque, les rémunérations des fonctionnaires, les prestations sociales, ainsi que les retraites de la fonction publique étaient versées sur des Comptes de Chèques Postaux (CCP), gérés par La Poste. Comme d’autres organismes publics, appelés correspondants du Trésor, la Poste avait l’obligation de déposer sa trésorerie sur un compte spécial auprès du Trésor public. Ces dépôts étaient immédiatement mobilisables par l’État, qui pouvait financer ainsi une partie de ses dépenses. Il s’agissait donc d’une forme de financement gratuit et à très court terme, indépendante des marchés financiers. Ces liquidités n’appartenaient pas à l’État : il devait garantir à tout moment la disponibilité immédiate de ces fonds pour les correspondants, qui pouvaient les retirer à tout moment.........

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