menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

La (re)valorisation du magasin de proximité à l’heure de la transition écologique et sociale : l’exemple de la mode circulaire

3 0
sunday

Le commerce de proximité a un rôle de pédagogie et de sensibilisation à jouer pour contribuer au passage d’un modèle de surconsommation à une consommation davantage circulaire.

La mode circulaire s’impose aujourd’hui comme une réponse concrète aux dérives sociales et environnementales de la fast fashion et de l’ultra-fast fashion. Tandis que les grandes enseignes multiplient les collections à un rythme effréné, la circularité invite à repenser le cycle de vie des vêtements dans son ensemble. Autrement dit, plutôt que de suivre un modèle linéaire « produire-consommer-jeter », il s’agit de prolonger autant que possible la durée de vie des vêtements.

Dans une logique de circularité forte, cela reviendrait à refuser même de produire ou d’acheter des vêtements neufs. Cette mutation ne concerne pas seulement les producteurs ou les consommateurs : elle prend racine au cœur des territoires, où le magasin de proximité, bien plus qu’un lieu de vente, pourrait bien représenter un atout clé en faveur de la transition.

Historiquement, les fonctions des boutiques de quartier dépassaient la simple transaction marchande : approvisionnement de base, lieux de rencontre, voire espaces de mobilisation socioculturelle. À l’instar des agoras antiques, marchés médiévaux et souks ou bazars orientaux, où les artisans spécialisés (couturiers, épiciers, boulangers, libraires, etc.) contribuaient à l’organisation de la vie quotidienne des citoyens à partir de leurs petites échoppes rudimentaires.

Les premiers à tenir boutique ont été les artisans. Les vrais boutiquiers arriveraient ensuite : ce sont les intermédiaires de l’échange ; ils se glissent entre producteurs et acheteurs, se bornant à acheter et à vendre sans jamais fabriquer de leurs mains (du moins entièrement) les marchandises qu’ils offrent. Ils sont d’entrée de jeu comme le marchand capitaliste qu’a défini Marx, lequel part de l’argent A, acquiert la marchandise M pour revenir régulièrement à l’argent A, selon le schéma AMA :

« Il ne se sépare de son argent qu’avec l’arrière-pensée de le rattraper. » (Fernand Braudel, 1979, p.59)

Avec l’essor des grands magasins et l’apparition généralisée des vitrines, dont Émile Zola décrit les enjeux du commerce ostentatoire,........

© The Conversation