menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Pollution : quand l’environnement menace la fertilité féminine

3 2
21.10.2025

La fertilité mondiale est en recul depuis plusieurs décennies. Si l’on connaît de multiples facteurs impliqués dans cet inquiétant phénomène, une partie des cas d’infertilité demeure sans explications. Un nombre croissant de preuves semble toutefois incriminer divers polluants environnementaux, en raison de leur capacité à perturber les cycles hormonaux.

Depuis plus de soixante-dix ans, un phénomène discret, mais de plus en plus préoccupant prend de l’ampleur dans le domaine de la santé reproductive : la fertilité mondiale connaît une baisse continue. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) dresse un constat alarmant : aujourd’hui, pour un couple sur six dans le monde, devenir parents s’apparente davantage à un rêve difficile à réaliser qu’à une perspective aisément envisageable.

Les raisons de cette situation, qui affecte aussi bien les hommes que les femmes, sont multiples : évolutions sociétales, choix de vie, facteurs médicaux… Mais ils ne suffisent pas à expliquer l’ampleur du phénomène. Pour l’expliquer, les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux effets des polluants environnementaux, et en particulier à ceux des perturbateurs endocriniens.

Ces substances, avec lesquelles nous sommes en contact au quotidien, peuvent interférer avec le système hormonal, clé de voûte de la reproduction. Ces substances ont la capacité de dérégler notre système hormonal, pourtant essentiel au bon fonctionnement de la reproduction. Aujourd’hui, les preuves sont accablantes et mettent en cause leur rôle dans les troubles de la fertilité féminine. Explications.

L’âge demeure l’un des facteurs majeurs influençant la fertilité. En effet, les femmes naissent avec un stock limité d’ovules qui diminue progressivement au fil des années jusqu’à la ménopause. Ce processus naturel réduit les chances de conception au fil du temps, jusqu’à l’arrêt complet des règles, qui survient généralement entre 45 et 55 ans, (avec un âge moyen de 51 ans en France).

Or, au fil du XXe siècle, l’accès aux études, l’entrée massive des femmes sur le marché du travail, d’une part, et le coût élevé lié à l’éducation des enfants, d’autre part, ont modifié les stratégies familiales, repoussant toujours plus loin l’âge moyen de la première grossesse. Ainsi, en France, celui-ci ne cesse de reculer depuis les années 1970. En 2022, il atteignait 31 ans, alors qu’il était de 24 ans en 1974.

Facilité par un meilleur accès à la contraception, ce report de l’âge de la parentalité au-delà des 30 ans pose un véritable défi, car la fertilité féminine décline drastiquement après 35 ans. Cette situation rend aussi plus complexe la prise en charge médicale des troubles de l’infertilité. En effet, plus le diagnostic d’infertilité est posé tardivement, plus le projet de devenir parents est mis en péril, car les traitements peuvent être longs.

Il faut souligner que les causes de l’infertilité ne se limitent pas uniquement à l’âge ; d’autres problèmes gynécologiques peuvent être impliqués. Parmi ceux-ci, on y trouve les anomalies utérines, le

© The Conversation